Le Royaume d'Ogrod

Encore un coup de ces satanés gobelins

Rapport de Messire Artegore de Brumewald, Commandeur de l'Hôtel d'Arme du village de Hrodger, 33ième jour du Décien de l'an 17 du règne d'Alexandre d'Irosia.

Il y a deux jours, notre ville a été fort secouée en apprenant que le professeur Sigmund Von Elmut, scientifique Impérial en visite en nos murs, avait disparu. Effectivement vers 6h du matin, le gérant de l’établissement « L’auberge rouge », en entendant un fort tapage dans la chambre du scientifique, a envoyé sa femme voir ce qui se passait. Celle-ci n’ayant aucune réponse à ses coups répétés a ouvert la porte à l’aide de son passe. Elle a trouvé la chambre vide de son occupant, le lit et la chaise cassés, la fenêtre grande ouverte. Tout laisse à penser que le professeur Sigmund a été kidnappé.

A l’heure où j’écris, les hommes de lois locaux n’ont toujours rien trouvé. Je tiens à rappeler mes nombreux rapports, à ce jour sans réponse, concernant leur incompétence notoire.

Après enquête de ma part, j’ai appris que le professeur Sigmund était en pleine écriture d’un livre intitulé « Les Menaces Invisibles » et que l’un des chapitres devait traiter des gobelins. J’ai pu apprendre d’autres pensionnaires de l’auberge qu’il aurait dit, durant une nuit arrosée, qu’il devait bientôt rencontrer l’un des chefs de ces mystérieux gobelins.

Afin de compléter ce rapport, je vous joins les notes du professeur que j’ai pu retranscrire à partir de brouillons retrouvés dans sa chambre et qui parlent de ces fameux gobelins. Le livre dont il est fait mention plus haut n’a pas été retrouvé.

« … de ma recherche. Cher lecteur, conformément à ce que je vous ai présenté dans le précèdent paragraphe mes hypothèses reposent sur des analyses que j’ai élaboré à partir de rapports militaires, d’entretient avec des officiers de l’ordre et de témoignages. En aucun cas je n’ai pu voir ou rencontrer de véritable gobelin. Là sont les limites de mon étude. »

« Je peux sans trop de risque affirmer qu’il existe deux groupes de gobelins. Je les ai nommés les Exilés et les Civilisés. »

« Les Exilés vivraient cachés dans nos villes, à l’insu de tous. Ils vivraient de larcins et de la rémunération de certains contrats, vols, meurtres… Ils logeraient le plus souvent dans les égouts ou les bas quartiers de nos villes. Je n’ai pu à aucun moment savoir le lien qu’il pouvait y avoir entre les Exilés et les Civilisés. Sont-ils des exilés comme je le pense, sont-ils des espions, un petit peu des deux. Sans doute … »

« J’aborde ici mon hypothèse sur « les Civilisés ». Nul ne connait leur lieu d’habitation. On entend parler d’eux lorsqu’une attaque à lieu. Des gobelins sous forme de commandos arrivent, attaquent, agissent, repartent. Ils récupèrent des objets ou des personnes. Dans leurs rapports, les militaires nomment cela des frappes chirurgicales. Rien n’est laissé au hasard : ils sont furtifs, agiles, rapides. Ils sont discrets, ils ne laissent rien derrière eux, ni trace, ni arme, ni mort. Après de nombreux témoignages j’ai pu constater qu’ils privilégient l’arc court. Un des miliciens que j’ai interrogé à même eu la chance de trouver une pointe de flèche, un oubli de ces efficaces fantômes. Il me l’a montré, la tête était en os, recouvert d’une sorte de verni, la rendant aussi dure que le meilleur de nos aciers…. »

« La physionomie des gobelins n’est pas très bien connue. Tout ce que je peux dire c’est qu’ils sont plutôt petits et maigres, que leurs oreilles sont fortes longues et pointues. Leur nez est plutôt aplati. Par contre pour la couleur de leur peau, les avis divergent, certains disent que leur peau est plutôt blanchâtre alors que d’autres disent qu’elle est plutôt verte. N’ayant vu aucun gobelin au moment où j’écris ces lignes je ne peux que retranscrire les informations brutes que j’ai pu recueillir sans pouvoir donner aucun avis. »

« Quelques escarmouches ont été narrées, les militaires ont affrontés ce qui semblerait être des guerriers gobelins. Ceux-ci se battraient avec des épées en os, la plupart porteraient des armures de cuir noir et épais. Malheureusement ces affrontements sont brefs, dès que les gobelins sont en dangers, ils s’échappent et s’enfuient là où seul un fou oserait les poursuivre : des marais. Et aucun de ces fous n’est jamais réapparu. Serait-ce l’entrée de leur territoire ? »

Sur une note griffonnée à la hâte, le professeur Sigmund Von Elmut parle d’un rendez-vous avec un certain « Mobby les bons tuyaux », prochainement, dans une cité voisine.

Je termine ce rapport en vous informant que je m’apprête à me rendre à ce rendez-vous afin d’en apprendre plus sur le professeur, son enquête et les raisons de sa disparition.

Artegore de Brumewald